CONFEDERATE RAILROAD: Lucky To Be Alive (2016)

Cela faisait longtemps que cette formation de Géorgie n’avait pas donné un signe de vie discographique. C’est maintenant chose faite avec cette réalisation qui ravira les amateurs de rock sudiste et de « country music » (n’oublions pas que Confederate Railroad a débuté en accompagnant de fameux « country men » comme David Allan Coe et Johnny Paycheck). Le chanteur et guitariste rythmique Danny Shirley tient toujours les commandes, épaulé par ses vieux complices des débuts, Mark Dufresne (batteur) et Wayne Secrest (bassiste), mais aussi par des nouveaux venus. Avec ce disque, le groupe continue de suivre le chemin d’un « Southern country rock » costaud, une voie déjà tracée depuis 1985 par le légendaire Charlie Daniels avec son album « Me and the boys ». La suite d’accords du titre d’ouverture « Lucky to be alive » fait d’ailleurs penser à « The legend of Wolley Swamp » du même Charlie. Les musiciens de Confederate Railroad tapent aussi dans la « country music » à la Waylon Jennings (« Played the game »), le « western swing » (« The man I am today ») et la ballade country mélodique (« If I ever cross the line »). Comme on parle de musique country, il faut signaler la présence de John Anderson et de l’immense Willie Nelson qui donnent de la voix sur « Trashy women ». Un grand moment ! « Somebody like you » (une ballade country/americana avec un excellent solo de guitare), « Goodbye song » (un « Southern rock » au tempo médium) et « Whisky and women » (une chanson country lente) sont également très agréables. Et puis, on a encore droit à une excellente surprise avec le violon immédiatement reconnaissable de l’incontournable Charlie Daniels sur « Fast cars, guitars and fine tuned women ». Ce bon rock « made in Dixie » annonce la couleur dès le début du premier couplet : « My baby blanket was a rebel flag » (« Ma couverture de bébé était un drapeau rebelle »). Très fort ! Un peu de country-rock (« I’m not fallin’ for that ») et de country music traditionnelle (« Psycho bitch from hell » enregistré en public) rehaussent l’ensemble. Les mecs de Confederate Railroad achèvent les hostilités avec le bluegrass « Don’t feel as young as I used to » (avec banjo, guitare sèche et contrebasse), démontrant ainsi leur maîtrise des instruments acoustiques. Pas la peine d’y aller par quatre chemins : cet album, c’est la grande classe ! Mais, au fait, et les guitares ? Que l’on se rassure, les grattes qui claquent en son clair et les six-cordes qui rugissent en son saturé parsèment ce disque du début à la fin et balancent des solos de haute volée comme on les aime. Et quelquefois, la guitare se laisse même chatouiller par la pedal steel, sa cousine. Que demander de plus ? Encore une superbe production venue du Dixieland qui mettra tout le monde d’accord !
Olivier Aubry

Mieux faut tard que jamais pour parler de bonne musique, et dans le cas présent de ce "Lucky To Be Alive" datant de 2016, septième album de Confederate Railroad. Ce groupe légende de la "country music" US avait participé à l'album Skynyrd Frynds de 1994 chez MCA au même titre qu'Alabama, Hank Williams Jr, Charlie Daniels. Il y reprenait "Simple Man" de belle manière, tout comme il l’avait fait avec le "This Ol’ Cowboy" du Marshall Tucker Band en live dans l'hexagone, pour un concert mémorable à Marne-La-Vallée au Parc Eurodisney le 15 avril 1996 retransmis sur RTL avec aux manettes l’inaltérable George Lang." En ce qui concerne ce "Lucky To Be Alive," Confederate Railroad alterne plusieurs styles qui vont de la Country traditionnelle au Honky Tonk, "Western Swing", Bluegrass et en bon sudiste au "Southern Rock" bigrement attractif comme le titre-album "Lucky To Be Alive" en ouverture, "Swamp Rock" traînant très Lynyrd Skynyrd avec des parties guitare séduisantes, où Danny Shirley vocalise en maître comme après-coup sur le Honky Tonk "Played The Game", puis d'une façon plus langoureuse sur "If I Ever Cross That Line" doté en plus d'un solo de guitare très expressif et plein d'émotion, avant d’arriver au côté "Western Swing" sur "The Man I Am Today". Puis arrive un de leurs morceaux fétiches qui fête son vingtième anniversaire : "Trashy Women". Pour l'occasion se relaient au chant des invités prestigieux de la Country : Willie Nelson, John Anderson, Colt Ford. Ce titre entêtant, construit musicalement comme le standard de la "Country Music" "Six Days On The Road" reste bien en tête. On renoue avec le "Southern Rock" sur "Goodbye Song", morceau le plus emblématique de l'album avec des grattes bien craquantes. On repart dans le "soft" sur "Whiskey and Women", pour par la suite se dégourdir les pattes sur le frénétique "Southern Country Rock Boogie" "Fast Cars, Guitars And Fine Tuned Women" au style Charlie Daniels Band, et quand on parle du loup, le voici qu'il surgit en invité avec son bouillonnant violon, toujours alerte l'ancien ! Ensuite "I'm Not Fallin' For That" s'illustre par de bons coups de slide. L'album se termine en souplesse par le "Honky Tonk" "Psycho Bitch From Hell" en prise live, et le pastoral Bluegrass "Don't Feel As Young As I Used To" qui clôture pour de bon ce succulent opus.
Jacques Dersigny